DELTA, quand Pierre-la-Treiche s’exporte

Le DELTA est un bateau construit en 1938 par les chantiers Mourlon de Pierre-la-Treiche. Sa devise à l’époque était RAYMOND. Après une longue carrière dans le transport de marchandises, c’est en 1990 qu’il a été transformé en bateau à passagers, afin d’assurer des promenades et croisières-repas sur la Saône, autour de Chalon-sur-Saône. Il a d’ailleurs été totalement rénové en 2005.

Depuis la fin de la saison de croisières, en septembre, il est en route vers une nouvelle vie ; en effet, fini pour lui les rivières et canaux de France, de Belgique ou des Pays-Bas, il est en route pour l’Angleterre ! Ce Pierre-la-Treiche va en effet être transformé en restaurant, en Cornouailles, dans le port de Falmouth.

 

En ce mois de décembre, il est sur la Seine, aux environs de Rouen. Il a déjà vécu un long périple, avant même d’arriver au Havre, où un remorqueur le prendra en charge pour traverser la Manche : il a traversé le canal du Centre, le canal latéral à la Loire, ceux de Briare et du Loing pour arriver à la Seine. De Chalon-sur-Saône au Havre, par cette route, on compte un peu plus de 850 kilomètres et 178 écluses. Afin de l’alourdir et l’enfoncer dans l’eau, pour passer sous les ponts de ces canaux malgré ses superstructures, il avait été chargé de 6000 agglos, environ 105 tonnes. Voici quelques photos qui nous sont transmises par Christian Errien, prises au mois d’octobre sur le canal latéral à la Loire :

 

DELTA à l’écluse de l’Acolin (Avril-sur-Loire, 58).
DELTA à Beaugy, commune d’Avril-sur-Loire (58).
Par ce pont-canal, le DELTA franchit la rivière Abron (Avril-sur-Loire, 58).

A noter que ça ne serait pas la première fois que ce bateau part vers une destination exotique : au cours de la seconde guerre mondiale, il aurait été envoyé, comme d’autres bateaux, par les Allemands, dans le golfe de Gênes.

N’hésitez pas, si un jour vous avez l’occasion d’y déguster Cream Tea ou Cornish Pasty (des spécialités culinaires des Cornouailles), à nous ramener quelques photos, pour que l’on puisse suivre la nouvelle vie de cette production des chantiers Mourlon !